Phu Kradung, des paysages landais en Thaïlande

Sur le plateau, Phu Kradung, Thaïlande

Après toutes ces visites de temples nous avions envie de nous rafraîchir un peu les idées tant au sens propre qu’au sens figuré. Et pour ce faire nous avons choisi de passer quelques jours au parc naturel de Phu Kradung, au nord-est de la Thaïlande.

Notre arrivée dans le petit bourg de Phu Kradung ne fut pas des plus triomphales. Après avoir passé toute la journée dans le bus nous comptions bien sur notre fameux “Routard Thaïlande 2010” pour nous indiquer un endroit pour dormir. Malheureusement pour nous les 5 kilomètres effectués à pied jusqu’à l’entrée du parc ne nous ont pas permis de trouver refuge. Les hôtels semblaient tous fermés, désertés. On avait beau user du fameux “Sawatdee kah” (bonjour en thaï), seuls les chiens de garde nous repondaient.
La nuit est tombée et nous avons fini par atteindre l’entrée du parc où nous aurions dû trouver un “resort”, d’après le routard. Mais les gens de l’accueil - bien occupés à préparer une réception - semblaient étonnés. Et dans leur gentillesse (bien thaïlandaise !) des employés du parc nous emmenés dans un “home stay”. C’est comme ça que nous avons refait, à l’arriere d’une jeep, les cheveux dans le vent, au milieu des assiettes salles, tout le trajet que nous venions d’effectuer à pied !

Les aventures ont continué lorsque nous avons demandé au patron s’il connaissait un endroit pour dîner (on n’avait pas mangé depuis le matin). Le monsieur, ne parlant pas anglais, a appelé au telephone une professeur d’anglais pour faire la traduction. C’était plutôt comique surtout qu’on n’entendait rien dans son téléphone !
Enfin le monsieur a fini par comprendre et nous a prêté des vélos pour rejoindre le “centre ville”. Ces vélos d’enfant avaient deja plus que vécu et nous devions avoir l’air bien étranges à rouler en zig-zag, moi devant avec la lampe frontale et Rémi derrière, les genoux lui arrivant presque au menton ! Quel bonheur alors de s’asseoir à une petite table de restaurant et déguster un delicieux riz et poulet à la mode thaï !
(on passera sur l’épisode du retour où on a réussi à se perdre…)

Devant le panneau du parc national de Phu Kradung, Thaïlande

Le lendemain, bien reposés de nos aventures de la journée précédente, nous sommes repartis sur cette route que nous connaissions déjà. Deux thaïlandaises nous ont même proposé de nous emmener jusqu’à l’entrée du parc, elles aussi ayant prévu de faire l’ascension.
Je dis bien ascension car le parc a la particularité d’être situé sur un plateau à une altitude d’environ 1300m au-dessus du niveau de la mer. Quand on regarde des photos prises du ciel c’est assez curieux. La montagne a en quelque sorte été applatie sur une 60aine de kilomètre carré.
La montée nous prend environ 3 heures. Il fait très chaud et l’ascension est plus ou moins difficile par endroits. Des marches, parfois un peu d’escalade, des petites échelles en fer etc. On est complètement trempés par notre sueur, de la tête aux pieds, du jamais vu ! Sur le chemin tous les stands indiqués sur notre plan sont fermés, c’est la fin de la saison. Et l’eau vient à manquer (comme l’histoire se répète !), alors un groupe de thaïs, avec lesquels nous ferons plus tard plus ample connaissance, nous offre généreusement une bouteille d’eau ! Quel bonheur ! On n’aime jamais autant l’eau que quand on a soif après tout.

Nous voilà au sommet ! Contents, heureux de laisser un peu reposer nos muscles des cuisses (si si on en a !), mais surtout quelle surprise : nous voilà en face d’une vaste plaine couverte de broussailles et de pins parasol. Il suffisait donc de monter 1200m de dénivelée pour nous retrouver dans les landes françaises !

après la pluie, Phu Kradung, Thaïlande

Quelques 30 minutes plus tard nous arrivons au “Visitor Center”, un assez gros centre où l’on trouve petites cantines, commodités et aussi des centaines d’emplacements de tentes. Nous nous précipitons vers les petits restaurants et commandons trois plats copieux (le petit paquet de chips mangé avant la montée était un peu léger). La cuisinière est douée, souriante et nous nous régalons. Elle nous offre même en dessert de la mangue verte avec du sucre, miam !
Et nous passons le reste de l’après-midi à balayer l’eau qui est sous notre tente pourtant abritée d’un auvent bétonné et à attendre que la pluie s’arrête (pur reflexe de Français comme nous le verrons plus tard !).

Le bouddha après la pluie, Phu Kradung, Thaïlande

Le lendemain nous partons en randonnée pour la journée avec le groupe de thaïs que nous avions rencontrés lors de l’ascension. Parmi eux, Khaen que nous avons surnommé “l’homme au parapluie rose”, son frère, sa nièce et un ami. Pendant cette journée nous parlons beaucoup avec eux et apprenons notamment que Khaen a beaucoup voyagé (Népal, Chine, Nouvelle-Zélande, Inde etc.). Toujours le sourire aux lèvres et la main sur le coeur, ils nous invitent même à déjeuner le lendemain midi !
A peine 5 minutes après être partis un gros orage éclate. 10 minutes plus tard nous sommes trempés jusqu’àu os (ou presque). J’avais envie de faire demi-tour, quand même on va pas marcher sous la pluie toute la journée ! Mais les grosses gouttes ne font pas peur aux thaïs ! Ils continuaient à marcher, dans la pure sérénité qui les caractérise. Alors pourquoi ne pas faire comme eux après tout et oublier la sensation désagréable des vêtements mouillés qui collent au corps.

Romane et Remi trempés devant une cascade, Phu Kradung, Thaïlande

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Bientôt nos esprits trouvent une toute autre préoccupation : les sangsues ! Elles nous entendent arriver, se dressent sur leur… derriere… et hop s’accrochent à la chaussure et commencent leur ascension en quête de chaire fraîche ! Et quelle peine il faut se donner pour les déloger, encore plus dur de les tuer, même quand on les croit mortes elles ne font que sommeiller et attendre que le marcheur insouciant pose son pied près d’elles.

Avec nos amis thaïs devant une cascade, Phu Kradung, Thaïlande

Notre randonnée se rapproche plus d’une trépidante aventure que d’une paisible balade dans la brousse. Nous avons souvent de l’eau jusqu’aux mollets (ne cherchant même plus à épargner nos chaussures de l’eau, le gore-tex est complètement dépassé par les évènements aquatiques !), franchissant des rivières à cru en se tenant tous par la main pour ne pas être emportés par le courant, escaladant des rochers.

Pancarte "attention aux éléphants", Phu Kradung, Thaïlande

Nous évitons même les éléphants sauvages puisque nous apprenons un peu tard être passés dans une zone à risque. Ces bêtes-là sont féroces et ont détruit toutes les huttes de ravitaillement, sûrement en quête de nourriture.

Huttes détruites par les éléphants, Phu Kradung, Thaïlande

Et avec ça, il ne s’arrête pas de pleuvoir. Mais que les paysages sont beaux ! Le vue sur la vallée un peu perdue dans la brume est à couper le souffle et les paysages de brousse landaise sont uniques et magiques. On se croirait ailleurs.

Vue du plateau de Phu Kradung, Thaïlande

Pour finir voici une petite compilation de cette fameuse randonnée.

4 commentaires pour “Phu Kradung, des paysages landais en Thaïlande”

  1. Ouah ! Bravo ! J’ai adoré ce reportage, pour moi un des meilleurs de la prod TDM !
    J’espère que tout continue bien pour vous et je vous embrasse.

  2. C’est en tout cas une des circonstances les plus authentiques dans lasquel nous nous sommes fourres!

  3. Alors là je m’inscris en faux : dans les Landes il y a des moments où il ne pleut pas !
    Vos images me font plutôt penser à la quête d’une petite personne aux larges pieds en s’approchant de l’oeil de Sauron…

  4. Tu fais sans doute reference a l’Ithilien, mais permet moi de te dire qu’il y aurait une grave faute de gout a reconnaitre l’Ithilien en Thailande, sans l’avoir reconnu dans les foret de Nouvelle Zelande, ou le film les placent !

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