Le Carnaval de Rio a été pour nous ce qu’est le pot de miel à l’ours. On fait difficilement mieux en termes de danseurs et musiciens de la rue.
Et nous nous attendions à beaucoup, nous n’avons pas été déçus !
Pour quelques jours toute la ville devient folle. La veille du Carnaval, le maire remet les clefs de la ville au roi Momo, le roi des fous et de la fête.
Voila qui vous donne déjà une idée de ce qui va suivre.
D’abord un peu de samba pour vous mettre dans l’ambiance :
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Le Carnaval se développe en plusieurs grandes facettes que nous vous présentons en trois tableaux.
Au sambodrome
D’abord la partie que vous connaissez sans doute pour l’avoir vu à la télévision.
Les écoles de sambas de Rio défilent dans le sambodrome : un immense complexe de gradins autour d’une grande allée, dessinée par Oscar Niemeyer (une autre de ses oeuvres).
Chaque jour est consacré à un groupe d’école, le niveau allant croissant.
L’engagement de ces écoles est difficile à imaginer : pendant un an elles préparent leurs milliers d’élèves à danser des chorégraphies originales, dans des costumes somptueux, entre la 10aine de chars immenses et somptueux.
Toute l’école chante en défilant la chanson composée pour l’occasion par l’école, et jouée par la fanfare de percussion, sur le thème qui est développé à travers les costumes et les chars.
L’ordre est primordiale, chaque groupe de danseurs et chaque char est encadré par un chef dédié qui synchronise les chorégraphies.
Du haut des loges les juges ne ratent rien et notent les écoles en fonction de leur thème, des costumes et chars, de leur musique, et aussi de leur motivation.
Le tout bien sûr transmis à la télévision, pendant toute la nuit.
Un an de préparation pour quelques heures de défilé, voila qui fait de Rio le plus beau Carnaval du monde.
Les rangs des danseurs sont assez diverses, même si la plupart des écoles sont dans des quartiers assez défavorisés. Un certain nombre d’étrangers défilent avec les écoles, assez facile à reconnaître : ils ne dansent pas vraiment. Ceux ci payent ce privilège assez cher et aident ainsi l’école à acheter des costumes pour tous.
Dans les rues de Rio
Mais ce qui rend ce Carnaval vraiment exceptionnel, c’est son côté populaire.
Durant 4 jours et 4 nuits les principales artères de la ville ne désemplissent pas : des centaines de chars/camions de sono remplis à craquer de musiciens et danseurs, suivis par la foule dansante.
Appelés “blocos”, chacun à son style musical (samba, techno …),tous une grosse sono qui vous détruira sereinement les oreilles en quelques heures.
La folie de la foule est difficile à imaginer: la grande majorité des gens de tous âges sont costumés. L’influence de l’Afrique Noire n’est pas loin, comme si les gens profitaient de cet évènement pour revendiquer leurs origines.
Une bonne partie des hommes est travestie très court, un sacré contraste avec les corps bodybuildés, Rio étant une ville de plage après tout.
Les gens, les habits et même les rues sont imbibés de bières et de caipirinhas.
Les Cariocas (habitants de Rio) sortent en couple, ou entre filles/garçons.
L’ambiance de folie douce est étonnamment excellente, et l’anarchie générale pourtant totale ne l’altère pas. Ce qui en France tournerait à la bataille rangée avec les CRS en quelques heures reste familial.
La foule est ravitaillée par une armée de vendeurs de rue: bière et rafraîchissement, saucisses et grillades, pop-corn, hamburgers en tout genre.
Bals et concerts aux quatre coins de la ville
Enfin dernière facette de ce Carnaval unique : les nombreux concerts et bals qui parsèment les 4 fois 24 heures.
De grandes scènes sont construites dans la ville, et des musiciens de tout genre se succèdent: en quelques heures nous avons vu un groupe de chansons de carnaval (ce qui ressemble singulièrement a de la musique de cirque pour nous), un groupe de samba, un groupe de jazz-fusion …
Voici une anecdote qui vous montrera bien à quel point ce Carnaval est une parenthèse de folie partagé par tous et toutes :
Alors que nous écoutions un concert au milieu d’une foule assez dense, lorsqu’un petit tramway bondé passe sur le passage aérien à proximité, la foule se met à crier et saluer les passagers du tramway, qui répondent. Le conducteur arrête alors son tramway, et le fait reculer pour continuer ce moment !
Personne n’est épargné par le Carnaval !
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