Bloqués chez les Kunas ! Akunamatata !

Ile de Carti et pêcheurs

Aujourd’hui la rue vibre contribue un peu plus à vous permettre de briller aux dîner chics. Vous pourrez donc y expliquer doctement que le passage entre le Panama et la Colombie par voie de terre implique trois semaines de treks à travers la jungle (pas de route), trois semaines donc de cache cache avec la police (c’est interdit), avec la guerillera (les très sympathiques FARC et leurs mines), les narco-trafiquants, et bien sûr les milices d’extrêmes droite (paramilitaires).
Reste donc comme possibilité l’avion, ou, ce que nous ferons: un voyage de 300 km en 4×4 et bateau.

De Panama nous rejoignons Carti, ville sur la côte de l’archipel des San Blas. Nous entrons alors dans le territoire indépendant des Kunas, un peuple indigène qui vit dans les petites îles de l’archipel de facon indépendantes (institutions, culture, religions, police).

Le haut prix de l’essence nous pousse à trouver un bateau de marchandise pour faire du stop. Ici la notion de temps ici est différente. Le matin où nous arrivons sur l’île, les gens nous disent qu’il y aura un bateau “mas tarde” ce qui ne veut pas dire dans l’après-midi, ni le lendemain ni même le surlendemain.

Vue de la cafeteria de Carti

Il faut dire que le sympathique peuple des Kuna vit tranquillement au jour le jour. Société matriarcale, les hommes partent pêcher ou cultiver leur lopin de terre sur la terra firma, pendant que les femmes s’occupent des affaires de la familles, cousent, vont à la ville pour les achats, etc.
Ils vivent dans leurs habitations de feuilles de cocotiers, qui leur procurent aussi leur principale source de subsistance: les noix de coco. Éparpillée sur la mer les 100aine de petite îles appartiennent toutes à quelqu’un, sans forcement être habitées. Les Kunas ont réussi a préserver leurs traditions, leur mode de vie et leur langue, à un prix cependant: la communauté est très renfermée sur elle même et pas toujours accueillante.

Nous nous levons tous les jours à 5h30 du matin pour attendre les bateaux (le traffic est plus intense le matin).
Les journées paraissent donc bien longues sur la petite île de Carti (300 maisons jointives).

Heureusement dès le deuxième jour deux français nous rejoignent à la “cafeteria” (à la fois restaurant, hôtel, port et épicerie de l’île). Fans de pêche ils nous en apprennent les rudiments. Avec une canne de fortune (fabriquée main avec les déchets de la “plage”, la mer sert malheureusement de poubelle ici), Rémi réussi même à pêcher quelques sardines !

Rémi et ses sardines

Nous passons aussi une journée sur une île absolument paradisiaque. L’île ne fais pas plus de 100m de long, elle est couverte de cocotiers et l’eau qui l’entoure est turquoise et très chaude. A proximité se trouve même une épave, et plusieurs tombant de coraux, ce qui nous permet d’observer de jolis poissons au masque et tuba.

Ile paradisiaque des San Blas
Cocotiers

Le quatrième jour d’attente nous rencontrons un colombien qui veut aussi aller à Puerto Obaldia (la ville frontière). Grâce à lui nous montons dans une “lancha” collective (bateau à moteur d’une 20aine de places). Mais au bout de quelques minutes de trajet le moteur a des problèmes et ne peut plus redémarrer. Nous rejoignons donc une île voisine, où, après quelques heures de “réparations”, notre sauveur, le colombien, remet le moteur en route ! Nous pensions que nous ne partirions jamais !

Mais le trajet est long et la nuit tombe avant que nous ayons atteint notre destination. Nous dormons alors sur une île appelée Caledonia. La communauté nous propose des hamacs dans une cabane réservée aux touristes. C’est la première fois que nous dormons dans des hamacs et ce n’est pas désagréable !

Romane dans le hamac de l'ile Caledonia

Le lendemain il faut à nouveau négocier un bateau pour Puerto Obaldia. Le bateau qui nous avait amenés jusqu’ici nous propose de nous y emmener si nous payons l’essence, soit $99 pour 5 personnes ! Après réflexion c’était très cher mais nous n’étions plus vraiment en position de négocier…

Une heure de bateau plus tard nous voilà enfin à Puerto Obaldia !!! Nous arrivons alors dans une ville remplie de militaires, mais plutôt charmante cependant. Nous n’avions pas vu de maisons en dur depuis longtemps !

Et nous n’étions pas encore au bout de nos surprises…

Un commentaire pour “Bloqués chez les Kunas ! Akunamatata !”

  1. “A-KU-NA MA TA-TA….. ce mot signifie… QUE TU VI-VRAS TA VIE….SANS AUCUN SOU-CI… PHILOSOPHIE…
    A-KU-NA MA-TA-TA….Oh yeah………….”

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