Nanjing, mémoire et modernité

Lac, Nanjing, Chine

La vision à la sortie de la gare de Nanjing (Nankin) est glorieuse : un grand lac paisible, bordé d’un quartier d’affaire au tours moderne. Nanjing est une grande ville affairée avec ses métros, centres d’affaires, grands magasins et rues de restaurants.

Rue piétonne pleine de restos, Nanjing, Chine

Les touristes y sont plutôt rares et personne ne parle anglais dans notre hostel. Heureusement la technologie vient à notre secours et le téléphone portable de l’hôtel nous traduit “Voulez vous continuer à vivre un jour de plus” pour “voulez vous rester encore une nuit”.

Remparts, Nanjing, Chine

Nanjing fût un temps la capitale de la Chine, et on peut encore faire une belle promenade sur les remparts imposants qui la protégeaient. Mais ce n’est pas là que se presse la foule par un bel après-midi ensoleillé.

Mémorial du massacre de Nanjing, Chine

Les gens convergent vers un immense bloc de marbre noir à demi enterré. C’est le mémorial du massacre de Nanjing, construit sur une fosse commune mise à jour.
En 1937 les troupes Japonaises attaquent la Chine sur un prétexte. Apres une très dure campagne ils décident de faire de la capitale d’alors un exemple.
La technique est connue : comme officiellement il s’agissait d’un “incident”, les règles (sic) de la guerre ne s’appliquent pas. (La France utilisera le même fourberie sémantique pour “les évènements d’Algérie”)

Sculpture au mémorial du massacre de Nanjing, Chine

En un mois et demi, ils tuent plus de 300 000 Chinois et violent systématiquement. Le mémorial rend un hommage très travaillé aux victimes, à travers des sculptures, des témoignages, de nombreux objets et photos, et un immense hall des archives.

Archives au mémorial de Nanjing, Chine

Il en devient un peu submergeant, mais c’est un mal nécessaire car beaucoup de coupables ont échappés aux juges dans la fièvre de la guerre froide (à commencer par l’empereur du Japon), et jusqu’à aussi récemment que 2005 des polémiques agitaient encore le Japon sur fond de révisionnisme.

Nanjing possède aussi un bon musée plein d’excellentes pièces, dont l’intérêt est malheureusement amoindri par le manque ou la pauvreté des traductions.Mais ce musée nous aura tout de même donné un éclaircissement que nous attendions depuis Lima, au Pérou. Dans la salle des tissus deux femmes utilisent devant le public un immense métier à tisser traditionnel qui ressemble fortement à ceux utilisés par les civilisations d’Amérique du Sud, enchevêtrement de bois et de fils, qui doit nous paraître aussi étrange qu’un ordinateur le serait pour des Incas.

Nanjing est donc une ville intéressante, pas du tout touristique, qui mériterait qu’on consacre plus de temps à elle et à son histoire.

BON PLAN
Danfeng International Youth Hostel
Carte et adresse ici.
Chambre double pas chère (sdb partagee) pour 80yuans avec la carte ISIC et 90yuans sinon. Le staff ne parle pas du tout anglais mais nous a quand même aidés pour l’achat de billets de bus et autres.

Pas encore de commentaire pour “Nanjing, mémoire et modernité”

Laissez un commentaire


Votre commentaire

*