Singapour, un cocktail anglo-asiatique

Marina Bay, Singapour

Alors que l’avion tourne en rond en descendant comme un aigle autour de sa proie, je me demande à quoi m’attendre pour Singapour.
Cette ville a l’air pleine de contradiction : c’est un état indépendant isolé sur une île pas très grande, une cité-état des temps modernes coincée entre l’Inde, la Chine, et ses voisins immédiats: Malaisie, Thaïlande et Indonésie.

La ville sent l’Asie, parle Anglais, parait Occidentale par son architecture. Son passé montre bien ce mélange, puisque que d’une ville possédée par des princes locaux, elle devient un port britannique‚ qui arrange alors les différents quartiers pour les différentes ethnies (quartier chinois, quartier indien, quartier colonial), avant d’accéder à l’indépendance il y a 50 ans.

Le quartier indien est le plus économique pour se loger (Ali’s Nest, Robert’s Lane, Little India, SD35/nuit/chambre double), et donne vraiment l’impression de se trouver en Inde, quand tous les saris sont de sortie le week-end et que les gens autour des tables des restaurants mangent avec leur mains.

Temple chinois, chinatown, Singapour

A mesure qu’on s’éloigne de Little India on entre dans Chinatown en passant les temples hindous et bouddhistes. A cette période de l’année, les Chinois brûlent des objets en papier comme un moyen de les envoyer à leurs proches dans l’au-delà. Cette année le Ipod et Ipad en papier font un carton !
Régulièrement on croise des “food court”, des grands halls pleins de petits stands qui préparent toutes sortes de cuisine asiatique, délicieux et très bon marché.

Le centre névralgique de Singapour était sa rivière, qui voyait en fait passer tout le trafic de marchandises, emmené par de petit bateaux malais, déchargé par des coolis chinois et indiens, sous l’autorité des britannique. La rivière était forcement devenue insalubre, et quand le trafic a cessé (elle est beaucoup trop petite pour laisser passer les porte-conteneurs modernes), elle a été soigneusement dépolluée puis reconvertie en un lieu de promenade : Clark Quay.

Clark Quay, Singapour

Les restaurant chics et les bar branchés se succèdent en bord de rivière, et vu le climat, c’est particulièrement plaisant et relaxant de s’asseoir pour prendre un verre au bord de l’eau.

Marina bay, Singapour

Voir même sur l’eau, puisque Singapour a considérablement grignoté de l’espace sur la mer, ce qui donne aujourd’hui le très beau lieu de Marina Bay, le pays des bâtiments ultramodernes griffé par les meilleurs architectes qui accueillent, dans des complexes de tailles démentielle, toute la folie du luxe qu’on pourrait espérer d’une destination aussi shopping que Singapour.

Centre commercial de Marina Bay, Singapour

Boutiques de luxe (toutes les grandes marques sont là), restaurant très chic, voir gastronomique (Guy Savoye, le menu, juste pour rêver), patinoire, cyber café branché conceptuel où vos pieds se font laver par des petits poissons pendant que vous surfez, salle de conférence, et un immense casino.

Cyber café, Singapour

Casino Marina Bay, Singapour

L’architecture intérieure et extérieure est particulièrement léchée, tout est parfaitement entretenu, et tellement neuf que certaines parties ne sont pas encore ouvertes.
C’est en fait tout le quartier qui profite de sa grande jeunesse (ce n’était que de l’eau il y a quelques temps après tout), car sagement la ville n’a accepté que des projets à la hauteur de l’image quelle voulait renvoyer : une ville moderne et luxueuse.

Terrain de foot, Marina Bay, Singapour

Car la politique a une grande importance à Singapour, avec un parti unique depuis 50 ans, une vraie énigme qui n’hésite pas à serrer la vis (n’essayez pas de mettre un papier par terre ou de manger dans le métro), mais qui finance généreusement les infrastructures (l’hôpital publique était d’un standard supérieur aux français) et la culture, comme en témoigne le magnifique musée des civilisations asiatiques.

C’est que le problème est vital pour une nation jeune, petite, et incroyablement métissée. Il faut construire dans le respect de la connaissance des autres cultures (indienne, chinoise, musulmane-malaise).
Tache dont s’acquitte admirablement ce musée, dans lequel nous avons passé environ 7 heures ! Si chaque culture est mise à l’honneur à travers des pièces rares, bien éclairées et très pertinemment présentées, certaines clefs sont données pour comprendre l’histoire de la région, à travers l’influence de la mousson, du commerce et des métissages.
Chacune des religions s’est inter-influencée pour donner un mélange unique.

Et ce mélange unique, nous avons aussi pu y goûter, grâce à l’abondance de restaurants et échoppes que l’on trouve à chaque coin de rue ! C’est le sujet de notre prochain article.

Pour conclure voici un petit extrait d’un concert de jazz gratuit organisé à Clark Quay. Le chanteur est australien-philippin et les danseurs singapouriens !

3 commentaires pour “Singapour, un cocktail anglo-asiatique”

  1. Magnifique reportage sur Singapour. C’est vraiment le grand écart. Photos sublimes et explicites. Pour finir avec un orchestre et des danseurs délicieusement rétros. Bravo.K42B

  2. La photo des jambes immergées et grignotées m’a rappelé un traitement du psoriasis dans une piscine turque. Je ne savais pas que c’était devenu si tendance !
    http://petitesbullesdailleurs.fr/2008/11/10/fish-pedicure/
    Plus sérieusement, j’ai beaucoup aimé votre approche de cette ville-état et votre façon de vous y sentir bien.
    Comme toujours, vous donnez envie…
    Encore !

  3. Bonjour!
    Je voulais savoir si tu connaissais le nom du bâtiment blanc, en forme de main, celui qui est devant l’hôtel le Marina Bay. Soit ta première image.
    Merci d’avance

Laissez un commentaire


Votre commentaire

*