Sur le chemin de l’Inca

La route de l'Inca

Les Incas, originaires du Pérou, ont envahi l’Equateur un peu moins de cent ans avant l’invasion espagnole. Ils en sont même tombés amoureux, un peu comme nous aujourd’hui. A l’époque ils avaient entrepris la construction d’une longue, très longue route parcourant le Pérou jusqu’à Quito en Equateur. Elle servait notamment à l’envoi de messages où des coureurs se relayaient tous les 5-7km, permettant au courrier d’aller à une vitesse de plusieurs centaines de kilomètres par jour. On ne fait pas mieux aujourd’hui (cf les délais de la poste équatorienne)! La route de l’Inca est toujours visible à certains endroits et notamment sur quelques dizaines de kilomètres pour rejoindre les ruines Inca d’Ingapirca. Ce sont ces traces que nous avons décidé de suirve durant trois jours !

Trek du chemin de l'Inca - 1

Cette excursion nous a demandé un peu de préparation. Nous avions acheté des cartes topographiques à l’Institut Géographique Militaire de Quito où nous avons d’ailleurs été très bien reçus. Nous avions aussi imprimé des itinéraires et recommandations sur internet. Mais le plus dur a été de trouver du matériel de camping à louer un dimanche en période de fête. Les charmants gérants de notre hôtel ont fait jouer leurs carnet d’adresses et le sympathique Joel est venu nous proposer tout le matériel dont nous avions besoin. Nous nous sommes ainsi retrouvés avec une tente Quechua (en provenance de France !) toute neuve, tapis de sol, réchaud et couverts; près à partir sur le chemin des Incas !

Pour arriver au commencement de la randonnée cela a aussi été une expédition car il a fallu faire 2h de bus pour rejoindre Alausi. De là nous avons pris une fourgonnette pour Achupallas. Celle-ci a fait des tours dans la ville pendant 1h avant de partir, et elle était pleine à craquer ! Même s’il n’y avait plus de place le chauffeur continuait à faire monter des gens.. et des sacs de ciments, blé et autres !
Bref, la journée de trek a commencé vers 13h. Et c’était le pompon car nous ne trouvions pas le sentier ! Suivant fidèlement la boussole nous avons traversé des propriétés privées, entre vaches et cochons, sous les aboiements des chiens ! La vallée était déjà très humide et au bout d’une heure nos pieds étaient déjà trempés (nous ne savions pas que nos chaussures ne sécheraient pas avant 3 jours !). Nous avons croisés quelques sentiers à vaches mais à chaque fois ceux ci se terminaient precipitamment.

Crêtes de Las Tres Cruces

Finalement nous avons surtout fait du hors piste les deux premiers jours. C’était très fatiguant car il fallait marcher entre d’énormes touffes d’herbes, sous lesquelles se cachaient souvent des bouses de vache ou tout simplement de bonnes grosses gadoues. Le deuxième jour nous avons débuté par un montée harassante, plusieurs centaines de mètres de dénivelé en direct (une bonne pente au dessus des 50%).

Rémi lit les plans

Et c’est là qu’il a commencé à y avoir du brouillard puis de la grêle (nous avons ainsi vite compris que brouillard signifiait pluie quelques minutes plus tard !). Nous étions en haut des crêtes sans points de repère si ce n’est ceux que donnaient la boussole. Nous avons suivi la direction sud comme prévu; et notre intuition.

Rémi essore ses chaussettes:

Nous avons battu la campagne, fait des sauts de biche (ou plutôt d’éléphant, vu la charge sur le dos) pour traverser des rivières, escaladé des rochers, tué des bisons pour survivre… euh non ! Et finalement à la fin du deuxième jour nous avons aperçu au loin un chemin ! Oui le chemin de l’inca !!! Nous n’étions même pas à la moitié du parcours mais nous avions trouvé le fameux sentier !

Romane sur la route de l'inca

Le lendemain nous nous sommes levés à 5h30 et nous avons filé. Marcher, marcher, “allez Romane !” ! Pfiou c’était dur mais pas autant que les jours d’avant car nous avions un chemin tracé ! Enfin… Le sentier se perdait parfois sous la verdure et il y avait encore des rivières à franchir. Mais nous étions rassurés de savoir que nous n’étions pas perdus !

Les derniers kilomètres nous ont un peu fait souffrir (surtout pour nos pieds) et alors nous avons vu au loin, ce pourquoi nous avions fait tout ce chemin (40km!) … les ruines d’Ingapirca ! Alors évidemment ce n’est pas le Machu Pichu mais c’était assez impressionnant !

ruines d'Ingapirca

Finalement marcher dans les traces des Incas sur une route vieille de 600 ans, au milieu de paysages grandioses, c’est quand même un peu magique.

4 commentaires pour “Sur le chemin de l’Inca”

  1. Je commençais à me faire des soucis : vu comment vous êtes capables de vous perdre en forêt de Fontainebleau, on pouvait s’attendre au pire sur les traces (invisibles !) des Incas.
    Je suis rassurée de vous avoir vu retrouver la civilisation (même disparue aujourd’hui !)
    Quant à l’essorage de Rémi : avez-vous pensé au truc des sacs plastiques dans les chaussures ? Garanti essayé et approuvé sur le vieux continent !
    Vos images sont merveilleuses, on ne s’en lasse pas.
    Séchez-vous bien !

  2. Merci pour ces précisions magiques…on a toujours très envie de vous rejoindre…et de suivre le chemin des Incas!

  3. bonjour et BONNE et HEUREUSE ANNEE 2011
    cela faisait un moment que je n’avais pas regardé votre épopée, vous en avez fait du chemin.J’ai appris pour votre agression ,pas tout, mais voyant vos photos, je vois que cela va mieux
    donc apparement tout se passe bien et vous êtes toujours aussi enchantés de ce long périple
    les photos sont magnifiques, que du plaisir a les regarder
    PS/ la maman a raison pour le plastique dans les chaussures comme quoi, il faut toujours en avoir dans le sac
    je vous embrasse très fort et vous souhaite bonne continuation
    et BONNE ANNEE

  4. […] le chemin de l’Inca, ce même chemin que nous avions parcouru en Equateur (voir cet article). Après une 30aine de minutes de marche nous atteignons la porte du soleil, un poste de garde qui […]

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