Juan Manuel et Sergio, les troubadours Sud Américains

Les troubadours des temps modernes

Bienvenue pour une interview pas comme les autres, puisque vous avez l’occasion de découvrir deux troubadours des temps modernes qui parcourent l’Amérique du Sud à la recherche d’une utopie: unir un peu plus ce grand continent autour d’une musique traditionnelle, et bien sûr voyager.

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Cela ne vous semble peut être pas extraordinaire, mais rappelez vous que peu des ces habitants ont l’occasion de bien connaitre leur pays, encore moins les autres! Eh oui, le Pérou, petit pays d’Amérique du Sud, est déjà grand comme 3 fois la France, et certaines régions sont bien difficiles d’accès, voir inaccessibles pendant la saison des pluies!

C’est dans un petit restaurant populaire de Puno que nous avons rencontré Juan Manuel et Sergio. Bien loin des musiciens pour touristes, c’est devant le peuple qu’ils jouent tous les jours pour continuer leur aventure.

Ils nous répondent spontanément et avec une envie visible de partager leur passion, leur style de vie.

La discussion est en espagnol (8min), la voici retranscrite et traduite en français. Glissez vous quelques temps dans la peau ces deux musiciens bohèmes.
Première et deuxième partie:

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Note : traduction très libre pour qu’elle soit lisible.

Rémi: Vous venez d’où?
Juan Manuel (guitare, chant) : Je suis d’Arequipa
Sergio (flûte de pan, tambour): moi de Lima

R.: Alors, où jouez vous?
JM: Nous avons beaucoup joué au Pérou, mais nous jouons dans toute l’Amérique du Sud: Bolivie, Argentin, Paraguay,Uruguay.

R.: Et quel genre de musique jouez vous?
JM: Généralement, nous jouons pour les gens. C’est la mentalité Sud Américaine, alors nous jouons de la musique de la région, de la musique du Pérou, de la Bolivie, de l’Equateur (NdT: musique andine), de la musique traditionnelle, folklorique. Oui, il faut savoir qu’il y a une division en Amérique du Sud, certains pays sont très occidentaux, comme l’Argentine, le Chili, et le Brésil. En fait notre objectif est d’aller jusqu’au Brésil en jouant ce type de musique.

R.: Comment les gens répondent à votre musique?
J.M: En fait au Pérou ou en Bolivie, les gens sont très généreux, ils ne nous font jamais défaut. On joue tous le temps comme ça, avec le coeur, et les gens nous aident et nous soutiennent.
Mais dans certains pays comme le Brésil ou l’Argentine, où la culture est différente, c’est plus dur de vivre comme ça, et donc on applique d’autres stratégies pour recevoir de l’argent.
S.: Mais dans tous les cas les gens apprécient.
JM.: Oui, on attire l’attention, mais par exemple au Brésil nous vendons toujours un CD, de façon à ce que les gens puissent nous soutenir autrement, en achetant le CD.

R.: Au Brésil vous parlez portugais?
JM.: (en portugais) Oui un peu.
S.: Pour nous c’est plus facile car les langues se ressemblent beaucoup.

R.: Vous jouez toujours à 2 ou plus?
S.: Non, nous jouons à plus, à 4 ou 5.

R.: Il y a beaucoup d’autres musiciens qui font comme vous?
S.: Oui énormément, beaucoup vivent de ça et restent dans leur ville, d’autres voyagent plus.
Nous, nous voyageons pour découvrir, pour la musique, pour que l’Amérique du Sud soit plus unie. Nous avons des amis dans tous les pays, qui font de la musique de leur pays dans d’autres pays.

R.: Vous vivez comme ca surtout pour voyager, ou surtout pour la musique, ou surtout pour découvrir …
JM.: En réalité c’est un style de vie. C’est très différent de rester à la maison pour travailler.
Je crois que cela t’en apprend beaucoup. Pas pour la musique, car comme Sergio le dit, il y a des musiciens qui restent chez eux, jouent chez eux. Mai je crois que nous, nous cherchons quelque chose de plus.
S.: C’est spirituel!
JM.: Oui, je crois quelque chose de plus spirituel, tu comprends, aussi parce que moi je peux jouer d’autres types de musique: reggae, blues, rock.. Mais, je ne sais pas, c’est quelque chose que seuls les gens qui le vivent peuvent comprendre.

R.: C’est comme une connexion?
JM.: Exactement, avec les gens, avec toi même, avec le monde et la vie.

R.: Vous avez appris beaucoup en jouant comme ça?
S. et JM.: Oui
JM.:Ca developpe beaucoup la personnalité artistique, tu comprends, parce que comme tu le sais parfois c’est difficile, affronter les passants normaux de la rue, leur demander une pièce pour ce qu’on fait, je crois que les gens le font de bon coeur. Comme ca on apprend beaucoup: humilité, générosité, personnalité.
Ce sont des aptitudes qu’on ne developpe pas en restant chez soi

R.: Comment ça se passe avec l’autorité ( police, mairie )
S.: Ca dépend où tu joues! Au restaurant, c’est très commun en Amérique du Sud de jouer, de même que dans la rue, mais il y a des endroits où ce n’est pas possible. A Cuzco, Arequipa, on ne peut pas jouer sur la place centrale, ni dans les rues, ils te mettent dehors.
JM.:Je crois qu’il y a toujours une manière, par exemple j’ai vu des gens qui vont a la mairie pour avoir un permis, mais ils doivent payer cher, c’est pénible. Je crois que c’est plus simple de ne pas le faire.

R.: Vous êtes souvent dans la rue, vous n’avez pas de problème avec les voleurs, ou ils respectent la musique.
JM.:Oui, les voleurs respectent la musique! Imagine-toi qu’une fois, a Arequipa, je jouais avec une violoniste (NdT: instrument très cher en A. du Sud). Un voleur passe, et il nous donne une pièce!
S.: Ils savent que nous aussi nous sommes de la rue, même si nous dormons dans des hôtel ou des appartement, on est des gens qui vivent de la rue.
JM.:Oui, il y en a qui volent quand même, mais tomber sur eux c’est pas de chance.
S.: Oui il y en a très peu.

R.: Et vous jouez aussi dans les bus?
JM.: Dans les restaurants, dans les bus, dans la rue..
S.: Pour les mariages.
JM.: Parfois on est la à marcher dans la rue, et des personnes arrivent et “Venez, venez, venez”, elles nous demandent une chanson, et si on la connait “Joue m’en une autre”, ou les personnes t’emmènent pour un anniversaire, ca se passe comme ça!

R.: Spontanément ?
JM.: Exactement, avec beaucoup de spontanéité.

R.: Les instruments doivent vraiment être une partie de vous alors?
JM.: Oui, cette guitare a parcouru 5 pays! Elle m’a beaucoup accompagné, et j’aimerais qu’elle le fasse jusqu’à ce que j’arrête de voyager, et la laisser tranquille après.
Rends-toi compte, je joue depuis 5 ans, et Sergio depuis seulement un an, tu te rends compte de son évolution!
S.: Oui c’est une vraie volonté de progresser, parceque quoique tu veuilles faire si tu te donnes à fond tu vas évoluer.

R.: Et comment avez vous appris la musique?
S.: Moi, en écoutant.
JM.:Moi, j’ai toujours été sensible à la musique, mais je ne suis pas né avec, j’ai dû travailler. Mais découvrir la musique de cette faon dans la rue m’a donné beaucoup plus que ce que je pouvais imaginer. Je crois que ça ne laisse qu’une chose de coté: le développement de l’aspect technique, de la théorie musicale.

R.: Oui la musique ce n’est pas seulement jouer c’est communiquer…
JM.: Exactement, tu cherches la manière de communiquer des émotions aux gens, mais en plus c’est un apprentissage, des notes, du tempos…
Nous apprenons avec le temps, en écoutant, de façon empirique. C’est comme ça qu’on fait. Il y a des gens qui savent de façon innée, tant mieux pour eux! Mais nous on doit travailler et on a à coeur de bien faire ce qu’on fait.

R.: Merci beaucoup !

4 commentaires pour “Juan Manuel et Sergio, les troubadours Sud Américains”

  1. Quel plaisir cette interview ! On sent la passion de ces musiciens à chaque réponse mais aussi une profonde liaison entre ces pays grâce à cette culture populaire commune.
    C’est aussi un peu étrange d’entendre Rémi parler en Espagnol, c’est une question que je me posais sur votre capacité de communication : ça a l’air de bien fonctionner !
    Bonne continuation !

  2. Oui, quel grand plaisir que ce reportage !
    Et je vous suis aussi reconnaissant pour tout le travail que vous consacrez à votre site, à son enrichissement, pour notre plus grand plaisir… Que d’heures vous avez du passer pour retranscrire et traduire, en Français et en Anglais, ce long entretien en Espagnol !
    Rémi : mais pourquoi diable, dans cet interview en Espagnol, comprends-je à peu près ce que tu dis, mais rien de ce que répondent tes interlocuteurs ? Ils ont un accent étranger non ? 😉

  3. hey amigos .. muchas gracias por la entrevista !!! … disculpen ha pasado el tiempo y me habia olvidado que un dia en la calle de puno nos encontramos y sucedio aquello… estoy en brasil ahora…. estoy llendo a brasilia …pero les agradesco de corazon … estoy con sergio … muchas gracias de verdad por tener ese gusto de conocerlos .. nos ayudan a crecer mas… un abrazo ………

    hey thanks so much because the interview … iam in brazil … with sergio … we are going to the coast .. the plan is going up …. if somebody talks about that write me please my email is: jeandalon@hotmail.com;;…. i would be a pleasure to speak … good luck i would be visiting more your page…….

  4. Oi Juan…como você está!Eu queria entrar em contato com você a mais tempo, mas estava com alguns problemas, então resolvi esperar um tempo antes de entrar em contado.Só quero que saiba que foi um prazer te conhecer.Queria escrever para você em espanhol ,mas eu não sei escrever bem.Te desejo toda sorte e felicidade.Espero que entenda o que eu escrevi.Abraços de Marimar.

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