Arequipa, la ville blanche

Couvent de Santa Teresa, Arequipa

Perchée à 2300m d’altitude, au pied du fameux Misti (volcan de 5800m), Arequipa est la deuxième plus grande ville du Pérou après Lima. Moins connue que sa rivale, Cuzco, cette ville vaut néanmoins largement le détour ! Toute la ville est construite de “sillar”, pierres blanches volcaniques. Celles-ci étaient autrefois enduites de ciment puis peintes de couleur vives. Mais aujourd’hui la ville tient à préserver son image de ville blanche (la pierre est uniquement de la région) et il est donc interdit de les colorer !

"sillar" d'Arequipa

Les volcans ça crache des pierres et de lave, mais aussi, dans la région, des momies! Les corps de jeunes filles de l’époque Incas ont ainsi été libérés des glaces au cours d’une irruption, et on les a retrouvés quelques années plus tard. Comme l’étonnante Juanita, qui marcha tous le chemin depuis Cuzco (400 km) en procession pour être sacrifiée à la montagne, et être retrouvée quelques siècles plus tard dans un état stupéfiant de conservation (il fait froid et sec à 6000m), avec ses vêtements cérémoniels mais aussi les affaires qui l’avaient accompagnée dans sa vie quotidienne. D’ailleurs, Juanita n’a rien d’une momie, puisque son corps n’a pas été préparé, seulement préservé par le froid.

Sur la place d'armes, Arequipa, Pérou

Bien plus bas dans la vallée, c’est peut-être cette fameuse pierre volcanique qui rend cette ville si accueillante et apaisante. La place d’armes, place centrale dominée par la cathédrale, en est le meilleur exemple. C’est un lieu plein de vie où les gens font volontiers une pause, s’asseyant sur les bancs qui entourent la fontaine, mangeant diverses friandises achetées aux vendeurs ambulants et papotant avec leurs voisins. Rien à voir avec l’habituel stress des grandes villes.

Arequipa, trafic de taxis sur la place d'armes

Quoique si vous tentez de traverser la rue en forçant le passage vous pourriez avoir une petite montée d’adrénaline. L’incroyable trafic de taxi n’arrangeant rien les choses. On recense près de 24,000 taxis à Arequipa alors que la ville de Paris en compte 16,000 ! Mais attention, pas question de monter dans n’importe lequel. Il y a une prolifération incroyable de taxis pirates, certains étant de mèche avec des voleurs. Pour reconnaître les bons des mauvais taxis voilà l’astuce : il doit être jaune, avec une antenne et le numéro de taxi bien visible sur les portes de la voiture, ainsi qu’avec une structure fixe sur le toit.

Fresque au couvent Santa Teresa, Arequipa

La ville est en particulier connue pour abriter le plus grand couvent au monde : le couvent Santa Catalina s’étend sur plus de 20 hectares ! D’autres monastères plus petits se cachent dans la ville. Nous avons visité celui de Santa Teresa. Outre le petit musée qu’il abrite, nous avons été émerveillé par une des salles où les fresques murales ont été magnifiquement conservées. C’est un vrai florilège de couleurs et d’arabesques, dans une architecture trapue, tremblements de terre oblige! Si vous n’êtes jamais entré dans un couvent de Carmélites, voici un détails qui vous permettra d’en reconnaître un: les soeurs ne doivent jamais voir ou être vus de l’extérieur, donc les échanges et discussions se faisaient de part et d’autre d’un portillon tourniquet construit en bois (opaque), ahlala ce qu’il ne faut pas faire pour avoir un peu de tranquillité!

Cette ville nous a vraiment enchantés. Et passer au Pérou sans y faire un tour serait une erreur car elle ne souffre pas de touristite aiguë comme sa rivale Cuzco, et on y apprécie vraiment une ambiance tranquille au milieu de belles architectures.

2 commentaires pour “Arequipa, la ville blanche”

  1. Merci pour le gros plan de cette superbe roche volcanique ! Peut être une rhyolite : très blanche donc très riche en silice, pas de cristaux visibles donc refroidissement instantané, cavités visibles dues aux bulles de gaz à l’émission donc explosive.
    Vos photos (sauf celle des taxis !) rendent bien compte de la sérénité de cette ville. On aimerait s’y poser sur la place ou dans le jardin d’un couvent… avec une loupe pour regarder ces roches !

  2. Bien d’accord sur votre appréciation d’Arequipa. Je revois clairement une grande balade dans le monastère de Santa Catalina, unique en son genre, une ville dans la ville. On circule dans des ruelles étroites entre des maisons ocres, passant par des courettes, pénétrant dans des cloitres et les cellules réservées à de jeunes novices de la haute société espagnole….C’est très curieux.

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